AETSQ- Modification du travail sur les sites de reboisement

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Depuis l’été 2010, les entreprises de reboisement voient graduellement leur méthode de travail modifiée. En effet, la Direction générale des pépinières et des stations piscicoles (DGPSP) a amorcé un virage important dans le mode de livraison des plants de forte dimension : les entreprises reçoivent dorénavant leurs plants directement dans les récipients (caissettes), plutôt que dans les bacs auxquels elles étaient habituées.

 

En éliminant ainsi l’étape du transfert des plants en caissettes vers des bacs, la DGPSP  visait une meilleure qualité des plants à leur arrivée sur le chantier, tout en diminuant les coûts du processus de production. Cependant, les répercussions ont été toutes autres sur le terrain, et les impacts se sont rapidement fait ressentir. En effet, les entreprises touchées ont noté une baisse de productivité dans le processus de manipulation des plants, de l’arrivée jusqu’au dépôt aux reboiseurs.

 

Mis au parfum, le Bureau de Mise en Marché des Bois (BMMB) a ainsi mandaté une équipe pour réaliser une étude sur le terrain, et documenter cette problématique et ses impacts. Pour ce faire, ce sont cinq entreprises du Québec (régions de l’Abitibi, du Lac-St-Jean et de la Mauricie) qui ont participé à la cueillette d’information.

 

L’étude a permis d’identifier les impacts du changement du mode de livraison des plants auprès des entreprises, en mesurant la perte de productivité et la hausse des coûts reliées à l’augmentation des besoins en main-d’œuvre et en machinerie. En effet, le nombre d’allers et retours effectués pour livrer les plants jusqu’aux reboiseurs a augmenté, dû à la quantité moins importante de plants transportés en récipients plutôt qu’en bacs et ce, pour la même surface occupée sur la remorque de transport.

 

Sensible à la problématique, le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune planchera sur une solution afin d’aider les entreprises à mieux planifier leurs ressources, pour s’adapter à ce nouveau mode de livraison des plants de forte dimension.

 

La biomasse forestière au centre d’un débat musclé

 

En novembre dernier, l’organisme environnemental Greenpeace publiait le rapport « De biomasse à...biomascarade », portant sur l’utilisation de la biomasse forestière à des fins énergétiques,  et dans lequel on y somme les gouvernements provinciaux et fédéral de ne pas se lancer tête première dans cette nouvelle forme d’énergie.

 

Afin d’attiser les discussions, et de permettre une réaction à ce document, une rencontre a ainsi eu lieu entre l’auteur de ce rapport, M. Nicolas Mainville, et le professeur universitaire M. Patrice Mangin, très actif dans le secteur des pâtes et papiers. Près d’une centaine de personnes ont pris plaisir à entendre plaider les deux intervenants lors d’un dîner-débat organisé conjointement par l’Association forestière de la Vallée du Saint-Maurice et l’Alliance des chambres de commerce de la Mauricie, le 14 décembre dernier.

 

Tandis que l’un s’inquiète de la bonne volonté de l’industrie forestière pour une utilisation adéquate des ressources forestières et doute de la valeur ajoutée de cette source d’énergie, l’autre martèle que les principes de développement durable seront respectés et prône le modèle d’un cocktail d’énergies renouvelables qui comprendrait notamment la biomasse forestière.

 

Plusieurs litiges étaient au cœur des discussions : la conservation des forêts et le respect des possibilités forestières, la quantité d’énergie totale produite et la création de richesse et d’emplois, même la notion d’activité carboneutre a été remise en question.

 

Il est clair que le débat est loin d’être clos, et seul l’avenir nous dira comment l’industrie de la bioénergie saura composer avec la pression des groupes environnementaux tels que Greenpeace, et espérer se tailler une place de choix dans la filière énergétique.

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